DIVA MAGGIE McMIGGINS
(1996?-2008)
par
sa fidèle amie Randy
La bénédiction que fut Maggie
Il ne s'est pas encore écoulé une journée depuis
que notre chère Diva Maggie s'en est allée de l'autre côté du Pont Arc-en-Ciel [le 26
février 2008], mais nous devons déjà accepter que la vie continue. On doit sortir Shmoo pour
ses promenades quotidiennes, le nourir et le caresser et le réconforter. Et sa présence parmi nous
est probablement ce qui nous permet de conserver le moral en ce moment.
Mais Maggie était quelqu'un d'une grande rareté dans la vie. Chez les amateurs de chiens, on mentionne
parfois la notion de chien "spécial", le chien qui entre dans votre vie et vous touche d'une façon
intime qu'aucun autre chien n'a jamais réussi à atteindre, ou ne réussira jamais à
atteindre. On les appelle parfois les "chiens de coeur", et pour nous, pour moi, Maggie était
cela.
Dès la première fois que j'ai découvert son nom dans une petite annonce dans le journal local
(le LOS ANGELES TIMES), j'ai su sans le moindre doute qu'elle était destinée à devenir notre
chien pour le reste de sa vie. Je sais que ceux d'entre vous qui ont une forme d'esprit cartésienne penseront
que je divague un peu, mais j'ai toujours pensé que notre chien précédent, le grand Taffy
Jérôme, avait décidé que son heure était venue (après 19 ans de vie glorieuse)
parce qu'il savait que Maggie était là à nous attendre, et que nous avions besoin d'une motivation
pour la trouver. Il nous fit savoir qu'il était prêt à partir exactement une semaine avant
que nous rencontrions Maggie.
Quand nous fîmes connaissance de Maggie pour la première fois, un beau matin ensoleillé de
Californie à Santa Monica, nous établîmes tout de suite un rapport solide et empathique. Même
les gens du groupe d'adoption qui la sponsorisaient en furent étonnés. Mais il était clair
que Maggie nous attendait et qu'elle avait besoin de nous, tout autant que nous avions besoin d'elle.
Dès l'instant où elle franchit notre seuil, il fut évident qu'élle était spéciale.
Ses yeux contenait la sagesse et la bonté d'une vieille âme. Je pouvais la regarder et savoir que
nous nous "parlions". Ce n'était pas comme regarder dans les yeux de n'importe quel autre chien,
mais dans ceux, profonds, d'un être conscient, capable de communiquer, mais qui n'a simplement pas les mots
pour exprimer ses pensées.
Maggie avait eu une vie difficile avant de nous rejoindre et notre but fut de la rendre aussi heureuse que possible,
quitte à la gâter. Hélas, en dépit de nos intentions, ses malheurs ne s'arrêtèrent
pas là. Trois après son adoption, elle fut victime d'une tumeur "mast cell". Par chance,
nous la découvrîmes tout de suite et la fîmes enlever. Mais deux ans plus tard, je sentis au
toucher une masse inquiétante sur son flanc droit. Il me fallut encore convaincre notre vétérinaire
que c'était quelque chose de suspect, parce que bien qu'elle était une bonne vétérinaire,
elle ne connaissait pas notre petite Maggie aussi intimement que nous. Quand la masse grossit, Maggie fut opérée
et les résultats confirmèrent mes pires craintes: c'etait un fibrosarcome.
Le fibrosarcome est un mauvais cancer, et la plupart des chiens n'y survivent pas six mois. La tumeur de Maggie
repoussa et il fallut procéder à une seconde intervention, qui fut faite dans l'une des meilleures
cliniques vétérinaires spécialisées de Los Angeles. Ce fut une opération radicale:
on enleva à Maggie trois côtes et une partie du diaphragme, mais c'était la seule façon,
le seul espoir d'essayer de prévenir le retour de la tumeur. Je ne vous dirais pas ici quel fut le coût
de l'opération, mais nous dûmes nous endetter à un point tel que mes beaux-parents pensèrent
que nous avions perdu la tête de faire ça pour un chien. Mais nous n'avions pas le choix. Maggie était
notre compagnon et nous devions faire tout ce qui était en notre pouvoir pour elle.
Incroyablement, non seulement elle survécut, mais elle prospéra. Quelques mois plus tard, nous quittions
les Etats-Unis pour venir vivre en France. Elle supporta cette longue et pénible transition avec sa dignité
et gentillesse habituelle. Dès son arrivée à Paris, elle traversa l'aéroport Charles
de Gaulle posément et dignement, comme si elle n'avait que cela toute sa vie.
Après que nous fûmes établis ici, au Royaume des Possums, elle contribua à nous ouvrir
maintes portes, comme si sa présence était une clé magique, et à réflexion,
cela était le cas, car une fois de plus, c'était sa gentillesse et sa nature exceptionelle qui firent
des merveilles. Elle allait de partout avec nous et se conduisait toujours en parfaite gente dame. Tout le monde
qui fit sa connaissance vit instinctivement qu'elle était un chien merveilleux et nous accueillit en conséquence.
Puis, l'année dernière, les mêmes puissances mystérieuses qui nous avaient envoyé
Maggie nous envoyèrent Shmoo. Nous n'avions jamais désiré avoir plus d'un chien à la
fois pour tout un tas de raisons. Mais non seulement Shmoo nous choisit, mais Maggie choisit Shmoo! Au lieu d'être
jalouse et d'essayer de garder "ses humains" pour elle, elle lui souhaita la bienvenue, joua avec lui
et s'épanouit en sa présence.
Est-ce que notre très chère compagne savait que nous aurions bientôt grand besoin des pouvoirs
curatifs de la présence de Shmoo? Nous ne le saurons jamais, mais j'aime à croire qu'elle se sentit
plus prête à emprunter le Pont Arc-en-Ciel en sachant que Shmoo était parmi nous pour nous
aider à supporter la douleur de son départ.
Ciao pour le moment.
Randy
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